Dix-sept marins chinois et ukrainiens kidnappés par des pirates au large du Cameroun
Ce jeudi, neuf marins chinois et huit ukrainiens ont été kidnappés dans l’attaque de deux navires marchands par des pirates dans les eaux territoriales du Cameroun, au niveau du golfe de Guinée.
Les attaques ont « probablement » été perpétrées par des pirates nigérians, avait assuré la veille l’une de ces sources en annonçant le rapt. « Dix-sept Chinois et Ukrainiens ont été kidnappés » a déclaré un responsable du port de Douala qui a requis l’anonymat, ajoutant que « neuf Chinois ont été enlevés sur l’un des navires ». Un membre des services de sécurité a confirmé l’information à l’AFP, également sous couvert de l’anonymat.
Les pirates opérant au large sont généralement bien armés et violents. Ils détournent parfois les navires pendant plusieurs jours, le temps de piller les soutes, et brutalisent les équipages, de moins en moins enclins à naviguer dans ces eaux. D’autres les relâchent après paiement d’une rançon.
Début août, dix marins turcs, enlevés le mois précédent par des hommes armés au large du Nigeria, ont été libérés. En mai, une intervention de la marine militaire de Guinée équatoriale avait permis d’arrêter dix pirates qui avaient attaqué un navire battant pavillon maltais et de libérer les 20 membres d’équipage.
Un fléau
La piraterie dans le Golfe, qui abrite les deux principaux pays producteurs d’or noir d’Afrique subsaharienne, le Nigeria et l’Angola, a sérieusement perturbé cette voie de transport maritime international et coûté des milliards de dollars à l’économie mondiale.
La piraterie maritime dans le golfe de Guinée est une « menace pour tous les pays », au moment où le continent a adopté un traité de libre-échange pour stimuler le commerce intra-africain, déclarait en juillet le ministre ghanéen de la Défense, Dominic Nitiwul.
Les 17 pays de la région – dont les capacités de surveillance et de défense maritime sont limitées et disparates – tentent depuis quelques années de renforcer leurs moyens d’intervention et de mettre en place une collaboration régionale plus étroite, avec l’aide notamment des États-Unis et de la France.
Au total, 73 % des enlèvements et 92 % des prises d'otages en mer recensés par le BMI ont lieu dans cette zone, notamment au large du Nigeria, de la Guinée, du Togo, du Bénin et du Cameroun.
La plupart du temps, ce sont effectivement des pirates nigérians qui attaquent les navires et enlèvent des marins dans le but d'obtenir des rançons contre leur libération. |