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12/12/19
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Source https://www.fluxafrica.com/post/dossier-piraterie-dans-le-golfe-de-guin%C3%A9e-l-essentiel-%C3%A0-savoir
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Dossier: Piraterie dans le golfe de Guinée, l'essentiel à savoir.

Le golfe de Guinée est l’une des principales routes maritimes pour le commerce international et où se situent deux des principaux pays producteurs du pétrole en Afrique, le Nigéria et l’Angola. Cette route maritime subit des attaques de plus en plus violentes de pirates qui écument cette zone au point ou en 2018 le rapport du Bureau Maritime International a recensé 208 attaques. Pour le premier semestre 2019, on a noté 78 attaques de pirates dans cette zone maritime.
L’épicentre de ce fléau d’un genre nouveau pour le golfe de Guinée, se trouve être le Delta du Niger au Nigéria, une zone marécageuse qui regorge en son sein le plus grand réservoir d’hydrocarbure du continent africain. Partie du constat que le Delta du Niger est l’un des états les plus riches en hydrocarbures, mais dont les populations sont les plus marginalisés du pays, confronté à la pauvreté, à un fort taux de chômage, de manque d’infrastructures socio-communautaires de base, des problèmes environnementaux liés à la pollution par le pétrole et un faible pouvoir d’achat économique, des mouvements sécessionnistes et revendicatifs d’indépendance du Delta à l’image du (MEND) Mouvement pour l’Emancipation du Delta du Niger ont vu le jour. Cette insurrection armée a porté des coups à l’industrie pétrolière en s’attaquant aux pipelines, aux installations pétrolières. Les rapts et le kidnapping de travailleurs de l’industrie pétrolière contre rançon constitue une autre arme utilisée par ces groupes armés. L’offensive des forces armées nigérianes pour enrayer cette insurrection armée a poussé définitivement ces groupes armés à rentrer dans la clandestinité et changer de mode opératoire.
La nouvelle cible, les navires qui traversent la région. Les actes de piraterie se sont ainsi multipliés, la méthode est souvent la même, abordage et prise de contrôle des navires pour le vol de biens, le vol et le soutage illicite de pétrole, le kidnapping des marins contre rançon ce qui procurent des revenus subséquents à ces pirates, qui ont trouvé un terrain fertile pour la propagation de ce fléau à travers tout le long du golfe de Guinée.
Une nouvelle police d'assurance, le K&R
L’augmentation des actes de piraterie sur cette route maritime fait peser sur les navires, les cargaisons ainsi que l’équipage de réels risques, une menace qui oblige certains armateurs à éviter d’engager leurs navires dans les eaux du golfe de Guinée. Certaines grandes compagnies d’assurances à l’image de la Lloyd’s de Londres, première bourse mondiale d’assurance a introduit en 2008 un nouveau produit pour les contrats maritimes le kidnap and ransom (K&R), c’est-à-dire l’assurance anti-pirate pour couvrir les risques liés à la piraterie maritime. La souscription de cette police d’assurance couvre, aussi bien le remboursement de la rançon, les honoraires de l’intermédiaire chargé de négocier avec les pirates, la perte de résultat net ainsi que celle de l’exploitation de l’armement, auxquels viennent s’ajouter des frais connexes. La hausse des primes d’assurance a contraint les compagnies maritimes à assumer des charges supplémentaires pour sécuriser leurs navires.
Etats VS Pirates, une lutte sans pitié
Pour les Etats côtiers du golfe de Guinée, c’est une double peine que fait peser sur eux les actes de piraterie. Le boycott des ports de ce corridor maritime par les armateurs, ce qui se traduit par une diminution du trafic des navires, le ralentissement des échanges commerciaux qui influe sur l’économie des Etats touchés par le phénomène de la piraterie. Cette piraterie qui touche les Etats du golfe de Guinée est symptomatique du peu d’intérêt qu’ils consacraient à leur sécurité maritime, or la sécurité terrestre dépend en grande partie de celle de la mer. Ayant pris conscience de l’impact négatif de ce fléau sur son économie nationale, le Nigéria a engagé entre 2009 et 2011 une lutte féroce contre ces pirates qui s’est soldée par des dizaines de morts dans le rang de ces flibustiers des temps modernes. S’en est suivi une dispersion de l’action de ces pirates dans toutes les eaux du golfe de Guinée, le Bénin en a fait les frais notamment en 2011 où on a noté plus de 20 attaques des pirates dans les eaux territoriales de cet état côtier. Une diminution de plus 15 % du trafic au port de Cotonou avec pour corollaire une perte de 81 millions de dollars, la saignée s’est estompée avec l’implication de la marine nigériane pour des patrouilles navales conjointe avec la marine béninoise. Cette action conjointe a eu des effets immédiats, en 2012 le Bénin a connu 2 attaques et 0 en 2013 contre plus de 20 en 2011, ce qui s’est traduit par une reprise des activités de transport maritime.
Employés corrompus, anciens soldats reconvertis...
La piraterie telle qu’elle se présente dans le golfe de Guinée est un phénomène transnational, qui implique les ressortissants des pays qu’elle menace notamment des nigérians, des groupes armés très bien informés des mouvements des navires. La preuve est faite de la collusion entre ces gangs armés et des éléments corrompus de l’industrie du pétrole, des organismes chargés de la sécurité, les techniques d’attaques laissent apparaître d’anciens soldats qui ont changé de bord, et des réseaux criminels organisés qui ont des ramifications jusqu’en Europe de l’est et en Asie.
Pour contrer les actes de piraterie dans le golfe de Guinée, une lutte par paliers a été engagée par les Etats le long de cette route maritime. Au niveau national, d’énormes moyens ont été consentis par les Etats pour améliorer les outils de surveillance grâce à la coopération avec les Etats- Unies et l’Union Européenne. Les services de renseignements sont de plus en plus outillés pour pister les informations susceptibles de prévenir les risques de piraterie. En effet, une modernisation du matériel des marines nationales est observée en terme de moyens de lutte ce qui se traduit par le fait que plusieurs Etats se sont équipés de patrouilleurs hauturiers, de bateaux côtiers et des vedettes de défense vers le large. La lutte contre le phénomène de la piraterie ne peut être gagnée par un Etat pris es nilo, sans une coopération et une coordination cohérente avec les autres Etats de la région. Le Bureau Maritime International ira plus loin dans l’un de ses rapports en écrivant ‘‘ il urge d’intensifier la coopération et le partage du renseignement entre les Etats riverains du golfe de Guinée afin de pouvoir prendre les mesures efficaces contre les pirates, en mer comme à terre, ou leurs opérations prennent naissance et fin.’’



La lutte contre la piraterie étant une lutte globale, en juin 2013 la commission du golfe de Guinée, les pays de la CEDEAO et ceux de la CEAC se sont réunis à Yaoundé au Cameroun pour prendre des résolutions fortes, allant dans la définition d’une stratégie commune, reposant sur la mutualisation des équipements, le partage du renseignement et l’harmonisation des règles de poursuites.
Ce sommet de Yaoundé a engendré un centre inter-régional de coordination (CIC) à Yaoundé inauguré un an plus tard sensé coopérer avec les centres régionaux de coordination de sécurité maritime établis à Pointe- Noire pour l’Afrique Centrale et Abidjan pour l’Afrique de l’Ouest. Les pays restent mobilisés sur la question, et sont plus que jamais déterminés à réduire, voire éliminer les actes de piraterie,véritable gangraine du commerce international.



Ils sont encore là...
À l'heure où lirez cet article, les pirates sont certainement en pleine planification, une attaque maritime commence peut-être, et une autre, sûrement, s'achève sur les routes maritimes.

 
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