Bénin: des acteurs de lutte contre la piraterie outillés à Cotonou
Renforcement des capacités des acteurs impliqués dans l’exercice de l’action de l’Etat en mer. Une soixantaine de magistrats, policiers, douaniers, administrateurs des affaires, inspecteurs des pêches ont été outillés sur la lutte contre la criminalité maritime et le droit maritime. Au terme de cette formation sur l’action de l’Etat en mer qui a duré deux mois, les participants ont reçu leurs diplômes ce mercredi 27 novembre 2019.
Pour le représentant de l’Union Européenne, Alessandro Tedesco, il y a moins de 10 ans, le Bénin et les autres pays du Golfe de Guinée étaient encore les théâtres de nombreux actes dont la piraterie. Il relève que les pays de la région ont fait beaucoup d’efforts pour lutter contre la pêche illégale, la pollution marine et les trafics illégaux. « Depuis 2012, le Bénin développe sa capacité de lutte contre la piraterie maritime et renforce la confiance des opérateurs maritimes. La capacité de la marine a été quadruplée et les zones de sécurité ont été établies et des règles d’enregistrement des navires mises en œuvre », a-t-il souligné.
Le Bénin doit continuer les efforts pour renforcer ses capacités humaines et matérielles dans la lutte contre les nouvelles menaces liées à l’action de l’Etat béninois en mer. C’est pourquoi, explique Rul Henry-Georges expert de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), l’exercice de l’action de l’Etat en mer n’est pas seulement l’œuvre des forces navales, mais de toutes les autres entités comme la justice et la police. Il invité ces acteurs à travailler ensemble, «dans le respect des prérogatives de chaque administration, de chaque force travaille pour la République du Bénin notamment dans la lutte contre la criminalité maritime, qui est un enjeu majeur et stratégique pour le commerce maritime.»
Des solutions sur le plan juridique
Un audit datant de l’année 2012 a en effet révélé l’existence d’un « flou juridique » sur les prérogatives de l’Etat béninois dans son espace maritime et les modalités d’emploi de la force en mer ainsi que les suites judiciaires réservées aux cas d’infractions commises.
Selon le préfet maritime du Bénin, le capitaine de vaisseau, Fernand Maxime Ahoyo, les acteurs clés impliqués dans l’exercice de l’action de l’Etat en mer sont désormais outillés pour combler les nombreux vides identifiés dans l’environnement juridique qui encadre l’exercice de l’action de l’Etat en mer. « Les connaissances acquises devraient nous guider dans la proposition de textes de loi, ou amendements aux lois existantes pour permettre la répression de la criminalité en mer », a-t-il expliqué. Une lutte efficace contre la piraterie maritime au Bénin, a-t-il ajouté, doit être l’œuvre d’une collaboration sincère entre toutes les institutions de la République du Bénin.
Cette cérémonie de clôture de la formation entre dans le cadre d’un projet d’appui de l’Union européenne (UE) dénommé « projet Swains », qui vise à appuyer la sécurité maritime en Afrique de l’ouest. L’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a également accompagné le Bénin en apportant son soutien technique. |