Le transport maritime n’est pas moins polluant

r, le Détecteur de rumeurs passe complètement à côté du véritable problème du transport maritime, fret ou croisières. En mettant l’accent uniquement sur le CO2, il est possible d’affirmer que le transport par bateaux est moins polluant que les autres modes de transport.
Mais le véritable problème n’est pas le CO2; la plupart des navires utilisent un carburant de très basse qualité : le mazout résiduel. Ce carburant serait considéré comme un déchet dangereux s’il n’était pas brulé dans les moteurs de navires. Il contient des quantités importantes d’oxyde de soufre, d’oxyde d’azote, de cendres, de métaux, de particules fines et d’autres matières extraites du pétrole brut lors du processus de raffinage, des déchets hautement toxiques produits par les raffineries de pétrole. C’est un carburant à très bas prix que seuls les navires sont équipés pour en extraire l’énergie… et rejeter dans l’air les polluants qu’il contient!
Ce texte est insidieux parce qu’il laisse entendre que le transport maritime est le plus propre, alors que les recherches récentes démontrent qu’il serait une des plus importantes sources de pollution de l’air de la planète! Un texte comme Shipping Emissions in Ports ou le documentaire Cargos – La face cachée du fret démontrent clairement l’ampleur gigantesque d’un problème qu’on ne commence qu’à comprendre.
C’est à se demander si l’étude à laquelle l’auteur réfère aurait été commanditée par l’industrie maritime elle-même à des fins de relations publiques. Cette industrie a beaucoup à perdre s’il se développait une critique de la pollution des navires. Mais c’est pourtant le rôle des journalistes et des médias de bien nous informer, surtout dans le contexte où le Port de Québec veut agrandir ses installations. Au regard des véritables données démontrant l’ampleur de la pollution du transport maritime et des graves problèmes de santé publique qu’il engendre dans les zones portuaires, un tel développement est un non-sens total! |